Les familles d'accueil : un soutien précieux pour les enfants en danger
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Un programme conçu pour protéger les enfants à risque
Depuis le début de ses actions au Cambodge, l'association Pour un Sourire d'Enfant prend en charge les enfants sans domicile, abandonnés par leurs parents, en danger dans leur famille à cause des violences ou de la drogue, et, pour certains, dont les parents habitent dans des zones trop isolées pour avoir accès à l'école.
Sophorn, responsable des familles d'accueil, travaille à PSE depuis 8 ans. Elle nous explique comment fonctionne ce programme essentiel pour s'assurer que les enfants grandissent dans les meilleures conditions possibles.
Un processus de placement efficace
Le travail de l'équipe sociale est essentiel puisque ce sont les assisants sociaux, au contact quotidien des familles, qui font les signalements. Le placement se fait ensuite en plusieurs étapes :
- Après avoir répéré une situation de danger pour l'enfant, l'assistant social demande, dans un premier temps, l'autorisation aux parents de prendre en charge l'enfant dans le programme de protection de PSE. Si la situation nécessite une intervention d'urgence, Pour un Sourire d'Enfant est abilitée par les autorités à agir au plus vite dans l'intérêt de l'enfant.
- L'équipe sociale analyse la situation et choisit la solution la plus adaptée à l'enfant : famille d'accueil, pensionnat ou internat.
- L'assistant social contacte la famille d'accueil pour expliquer la situation de l'enfant puis présente à l'enfant sa famille d'accueil. Malgré des contextes familiaux particulièrement difficiles, certains enfants ressentent des difficultés à être éloignés de leurs parents. Nos assistants sociaux doivent donc faire preuve d'une grande pédagogie.
Qui sont les familles d'accueil ?
« Aujourd'hui, une famille d'accueil prend en charge en moyenne 7 enfants, et un peu moins lorsque les enfants sont porteurs de handicap. Il y a 10 familles d'accueil à PSE pour 56 enfants placés » explique Sophorn. « Et pendant la crise sanitaire de la Covid-19, nous avons dû fermer le centre : environ 60 enfants sans aucune solution d'hébergement ont dû être placés en plus dans ces familles d'accueil ! » ajoute Sophorn.
En général, les enfants entre 0 et 12 ans sont placés dans les familles d'accueil tandis que les plus grands sont accueillis au pensionnat ou à l'internat. Certains jeunes peuvent demander à rester dans leur famille d'accueil jusqu'à 18 ans, notamment s'ils sont arrivés très jeunes et que l'attachement est très fort. « Les familles d'accueil s'occupent des enfants placés comme de leurs propres enfants. Ils font partie de la famille au même titre que les enfants biologiques » explique Sophorn.
Comment devenir famille d'accueil ?
Pour un Sourire d'Enfant a mis en place un certain nombre de conditions pour pouvoir devenir famille d'accueil :
- être un couple, mari et femme
- avoir plus de 50 ans
- l'un des deux doit avoir un travail
- il doit y avoir 4 enfants maximum dans le foyer (hors ceux de PSE)
- il ne doit pas y avoir d'antécédent de violence ou de consommation de drogue
- la maison doit être propre, avec plusieurs chambres, un espace pour les enfants et une bonne atmosphère
- il faut habiter près du centre de PSE
En contrepartie, les familles reçoivent 70$ par enfant par mois pour acheter de la nourriture et s'occuper des enfants.
Les familles sont visitées une à deux fois par mois, le soir et/ou le weekend. Ce sont des visites surprises, réalisées par un assistant social qui doit remplir un questionnaire sur la nourriture, le matériel, l'environnement familial...
Les enfants accueillis sont pris en charge la journée au centre PSE et peuvent aussi suivre les activités de l'école pendant leur temps libre et les weekend ou rester avec la famille.
Témoignages de familles d'accueil
Il y a plus de 15 ans, la famille entend parler de Pour un Sourire d'Enfant via un membre de leur famille. Le papa a alors commencé à travailler pour PSE et est devenu chef de la sécurité. En 2008, ils décident de devenir famille d'accueil. A l'époque, ils n'avaient pas encore d'enfant, mais lorsque leurs deux enfants, âgés de 12 et 15 ans, sont nés, ils ont unanimement souhaité poursuivre l'aventure. En près de 15 ans, 20 enfants ont été accueillis chez eux et ils sont actuellement 8.
« Après l'école, les enfants travaillent tous ensemble, font leur devoir, cuisinent, jouent, s'entraident... Comme une vrai famille ! » s'enthousiasme la maman. « Bien sûr, il peut y avoir des difficultés ou des disputes de temps en temps, mais nous essayons les aider à passer outre » ajoute-t-elle.
Le matin, les enfants se douchent, préparent leur sac et partent pour l'école à 6h45 ! Ils y prennent leurs repas, vont en classe puis rentrent dans leur famille d'accueil à 17h30, où ils aident à préparer le diner, font leur devoir puis se couchent entre 20h30 et 21h.
Aujourd'hui, la famille accueille des enfants de 9 à 18 ans, en plus d'un bébé de 6 mois, porteur d'un handicap aux jambes. Sa mère biologique est alcoolique et ne peut pas s'en occuper alors le bébé est pris en charge par la PMI dans la journée et dans la famille d'accueil le soir, depuis ses 2 mois.
La dernière arrivée est une petite fille de 9 ans. La maman a commencé par demander des informations sur son comportement à l'équipe de PSE afin de mieux la comprendre. Elles se sont rencontrées puis la petite fille a été présentée au reste de la famille. « Nous lui avons parlé des règles à la maison et lui avons présenté tout le monde avant de nous occuper d'elle et de jouer avec elle » explique la maman.
« J'aime beaucoup accueillir de nouveaux enfants dans ma famille ! Je souhaite continuer à aider PSE et ces enfants » conclut la maman.
Cette maman d'accueil a connu PSE par son père qui était gardien. Elle a d'abord été famille d'accueil pendant 7 ans de 2008 à 2015, puis a arrêté quelques temps avant de reprendre en 2021.
En plus de ses deux enfants, cette famille accueille deux enfants porteurs de handicap. L'une a 17 ans et a un handicap mental lourd et l'autre de 19 ans est en fauteuil roulant et a un retard mental. Aucun des deux ne parlent. « Au début, c'était un peu difficile mais j'ai reçu de l'aide de PSE pour apprendre à m'occuper des enfants. Aujourd'hui, je me sens à l'aise avec eux » explique-t-elle. Trois fois par semaine, des ergothérapeutes viennent leur procurer des soins et, en cas de difficultés, elle peut contacter les équipes médicales de PSE par Télégram.
« J'aimerais continuer à m'en occuper autant de temps que possible » conclut-elle.