Karuna, la grâce et la résilience incarnée :

Karuna, la grâce et la résilience incarnée

Karuna, lors de la Tournée 2022

Après une enfance marquée par la misère et la violence, Karuna a rejoint PSE à 8 ans et se forme aujourd'hui à un métier en gestion et vente !

Il y a toujours un large sourire sur le visage de Karuna, 20 ans. Rien ne laisse penser qu'elle a, enfant, connu l'extrême pauvreté et la maltraitance. Accueillie à l'âge de 8 ans dans les programmes de Pour un Sourire d'Enfant, elle a pu se reconstruire et s'épanouir.

« Je me souviens de mon premier jour à PSE, j'avais très peur. J'étais toute seule avec une assistante sociale mais très vite j'ai rencontré des professeurs qui m'ont beaucoup rassurée et des petites filles qui sont aujourd'hui mes meilleures amies » se souvient Karuna, émue.

Emission solidaire extrait #2 : Karuna, la grâce et la résilience

Une enfance entre misère et violence

A l'âge de 6 ans, les parents de Karuna se séparent suite à une dispute très violente. La petite fille reste avec sa mère, qui se met à boire et s'endette.

« Un jour j'avais tellement faim que je suis allée voir mon père pour qu'il m'aide. Il m'a nourrie, donné à mangé et mis de l'argent dans les poches. Mais quand je suis rentrée à la maison, ma mère, furieuse, m'a frappée, a pris mon argent et est sortie boire » explique-t-elle. « Je l'ai attendue longtemps mais elle ne rentrait pas alors je suis allée la chercher. J'ai eu du mal à la ramener et le lendemain elle était endormie par terre, couverte de fourmis. »

Portrait de Karuna lorsqu'elle est arrivée à PSE

La mère de Karuna est envoyée à l'hôpital mais lorsqu'elle reprend connaissance, elle ne peut plus marcher. La fillette et sa mère doivent alors vendre la maison et aller vivre chez une tante en province, dans des conditions particulièrement difficiles. « Ma tante a demandé à ce qu'on vive à l'arrière de la maison et, à seulement 6 ans, je devais nourrir les vaches et les taureaux » se souvient Karuna. « Un jour, ils se sont échappés pour aller manger de l'herbe près de la rivière. Mon cousin était tellement furieux qu'il a voulu me punir : il m'a bâilloné pour que les taureaux me foncent dessus puis m'a jeté dans le lac. Heureusement, l'eau n'était pas assez profonde pour que je m'y noie. » Les yeux de Karuna se remplissent de larmes à l'évocation de ces souvenirs traumatisants.

La fillette et sa mère décident alors de repartir à Phnom Penh et s'installent près de la décharge. « Je voulais aller y travailler mais ma mère a toujours refusé car il y avait beaucoup de risques de harcèlement sexuel sur les petites filles de mon âge là-bas » explique Karuna. 

Une rencontre salvatrice

« Un jour, une assistante sociale est venue me voir et a constaté à quel point on avait besoin d'aide » se souvient Karuna. « Ma mère voulait absolument que j'aille à PSE et que je sois scolarisée, comme les autres enfants. Je le voulais aussi mais j'avais peur de laisser ma mère toute seule. »

Finalement, Karuna accepte de faire confiance à PSE et à sa mère. Elle intègre alors les programmes de l'association : elle est accueillie au pensionnat et suit une scolarité accélérée au centre de rattrapage de PSE.

« Grâce à Pour un Sourire d'Enfant, ma vie a changé » dit Karuna en souriant. « Je suis très chanceuse d'être ici car j'ai reçu une bonne éducation, de la nourriture, des soins, un logement et de l'amour ! »

La jeune fille a obtenu son Baccalauréat avec l'aide de PSE et a intégré l'école de gestion et vente de l'association où elle suit un cursus en 3 ans. « Lorsque je serai diplômée, je pourrai avoir un bon travail ! » conclut Karuna.

Karuna entourée de Christian et Marie-France des Pallières et d'autres enfants
Karuna, en habit traditionnel de danse
Portrait de Karuna