Des conditions de vie difficiles mais des parents conscients de la nécessité, pour leurs enfants, d'étudier
Danich a 25 ans et a obtenu son diplôme de l'école de gestion et vente de PSE en 2019, en commerce de détail / distribution. Elle travaille actuellement chez Hu & Mann Trading Co. Ltd en tant qu'assistante de direction. Danich vit à Phnm Penh, dans la communauté de Sen Sok, avec ses parents, sa grand-mère, ses deux frères aînés et son jeune cousin.
Avant de rejoindre PSE, sa famille vivait dans la maison de sa grand-mère dans des conditions très difficiles. À l'époque, seuls ses deux parents avaient un revenu. Son père travaillait dans la construction de manière occasionnelle. Sa mère, couturière, avait le seul revenu stable sur lequel la famille pouvait compter.
Le rez-de-chaussée de la maison était souvent inondé pendant la saison des pluies, ce qui le rendait invivable, avec de l'eau sale, beaucoup d'insectes, des serpents, et le risque d'électrocution... Ils étaient donc contraints de vivre au premier étage, qui était tout petit. Sa famille n'avait pas assez d'argent pour manger correctement, alors ses deux frères allaient souvent pêcher du poisson, et Danich se chargeait de trouver des légumes qui poussaient près de chez eux, comme les nénuphars et les mimosas. C'est ensuite Danich qui préparait le dîner pour tout le monde, car ses parents étaient au travail et sa grand-mère était très âgée.
Malgré ces conditions très difficiles, Danich remercie encore ses parents d'avoir toujours eu la volonté d'emmener leurs enfants à l'école et de les obliger à ne jamais manquer un jour de classe. En effet, dans les familles comme celle de Danich, il est assez rare que les parents aient conscience de l'importance de l'école, et la plupart obligent leurs enfants à faire des petits boulots pour arrondir leurs fins de mois. Danich n'a jamais eu à le faire et a pu fréquenter l'école publique jusqu'à la 3e.
La découverte de PSE qui a permis d'améliorer les conditions de vie de Danich et de sa famille
C'est grâce à son frère aîné, qui étudiait à l'université à l'époque, que Danich a pu s'inscrire aux programmes de PSE. En 2016, son frère a entendu certains de ses camarades de classe parler de PSE. Il a donc cherché l'adresse, pris son vélo et est allé voir l'équipe sociale de PSE. Après avoir expliqué les conditions de vie de sa famille, une équipe est venue jeter un coup d'œil et a constaté que Danich et sa famille vivaient dans des conditions très difficiles. Ils ont pris en charge Danich et ses deux frères et ont donné du riz à sa famille tous les mois.
Danich a rejoint nos classes préparatoires en 2016 pour un an. Elle garde un bon souvenir de PSE et est toujours en contact avec ses camarades de classe. Pour elle, PSE n'a pas seulement été une formation professionnelle, mais aussi un apprentissage de la discipline et de la morale.
Au cours de cette année préparatoire, Danich a pu améliorer son niveau d'anglais et choisir entre les 5 formations proposées par PSE. Ses professeurs étaient à sa disposition pour l'aider à faire ce choix. Danich a décidé de poursuivre ses études à l'école de gestion et vente. Reconnaissante de l'opportunité qu'elle a eue d'étudier ici, Danich a travaillé dur, ce qui lui a permis d'être deuxième de sa promotion et d'obtenir son diplôme en 2019.
Une opportunité à l'Asian University for Women du Bangladesh
Grâce à ses excellents résultats, Danich a eu l'opportunité de suivre une licence de lettres à l'Asian University for Women au Bangladesh pendant quatre ans en 2019. L'objectif de cette université est d'éduquer les femmes d'Asie afin qu'elles deviennent les nouveaux leaders de demain et qu'elles transforment la société dans laquelle elles vivent.
Cette expérience lui a beaucoup appris, notamment en termes d'ouverture aux autres et de découverte d'autres cultures.
Au début, elle était nerveuse à l'idée de partir dans un nouveau pays pour quatre ans, mais ils étaient trois élèves de PSE à partir là-bas, et leur professeur les a accompagnés au Bangladesh. C'était un véritable défi, et aujourd'hui Danich est très fière d'avoir obtenu son diplôme dans cette université et d'avoir surmonté ses craintes d'aller dans l'inconnu et de s'éloigner de sa famille.
Elle est revenue à Phnom Penh pour trouver un emploi et aider sa famille. Nous avons eu l'occasion de lui poser quelques questions sur son expérience au Bangladesh.
Pourquoi as-tu choisi d'étudier au Bangladesh ?
"J'ai choisi d'étudier au Bangladesh parce que je pense qu'étudier à l'étranger est une occasion unique de découvrir le monde. C'est en soi une expérience extrêmement enrichissante, en plus de l'obtention d'un diplôme. Et le fait d'en apprendre davantage sur le monde est une bonne manière de faconner mon caractère et ma vision du monde et de me préparer à une société plus mondialisée."
Etais-tu stressée lorsque tu as quitté le Cambodge ?
"Je me souviens que lorsque j'ai quitté le Cambodge, j'étais à la fois excitée et nerveuse, et ma famille et mes amis me manquaient. Mais heureusement, je n'étais pas seule ; je suis partie avec deux autres étudiantes de PSE, et j'ai été réconfortée par mon professeur Chamnan, qui nous a accompagnées et a voyagé avec nous jusqu'au Bangladesh."
Qu'as-tu fait là-bas ?
"J'ai étudié un an en classe préparatoire, puis j'ai suivi un programme d'études en quatre ans pour obtenir une licence de lettres. Le programme de licence exige quatre années d'études, mais je n'ai mis que trois ans et huit mois pour obtenir mon diplôme parce que j'ai suivi plus de cours que le curriculum normal pendant plusieurs semestres afin de pouvoir obtenir mon diplôme plus tôt."
Comment s'est déroulée ton expérience ?
"Au début, mon expérience au Bangladesh m'a semblé un peu difficile, notamment en ce qui concerne la nourriture, la culture, les études, la vie et la communication. Cependant, comme j'y suis restée longtemps, j'ai pu apprendre des autres, et nous nous sommes toutes adaptées pour apprendre les unes des autres."
Comment s'est passé ton retour au Cambodge ?
"Je me suis sentie très heureuse lorsque je suis rentrée au Cambodge après avoir obtenu mon diplôme, car ma famille, mes professeurs et mes amis me manquaient beaucoup. Cette expérience a changé mon état d'esprit. Si je compare mes connaissances d'hier et d'aujourd'hui, j'ai l'impression que je suis plus ouverte, que j'ai une pensée plus critique, que j'en sais plus sur les différents contextes culturels et que j'ai plus d'opportunités professionnelles.
À l'avenir, j'aimerais travailler à PSE pour donner à d'autres enfants la chance que j'ai eue il y a quelques années. Je veux sortir les enfants de la pauvreté et leur donner la meilleure éducation possible. Papy et Mamie sont comme des parents et des sauveurs pour moi, car sans eux, je ne serais pas ce que je suis aujourd'hui. Ils sont comme des super-héros pour les enfants pauvres du Cambodge. Ils nous ont tellement aidés au fil des ans sans jamais rien demander en retour. Merci de soutenir le peuple cambodgien, en particulier les familles pauvres comme la nôtre, et de nous aider à améliorer notre vie !"
Une réussite possible grâce au parrainage
Depuis le début de leurs actions au Cambodge, Christian et Marie-France des Pallières, les fondateurs de PSE, ont fait le choix de compter sur le parrainage pour assurer la pérennité des programmes de l'association. L'engagement que nous prenons auprès des enfants est fort : nous les menons de la misère à un métier !
La prise en charge globale que nous offrons aux enfants se fait sur la durée. Nous nous engageons jusqu'au bout et ne laissons aucun enfant au bord de la route.
Nous remercions tout particulièrement Nieves Segovia Bonet et Fernando Alonso, de PSE Espagne, qui ont lancé et soutenu cette initiative.
