La résilience de Leng :

La résilience de Leng

Leng, ancien élève de PSE, devant son café à Kampot

Portrait d'une vie transformée, celle de Leng, grâce à l'action de PSE en faveur des enfants les plus pauvres.

Se raconter pour inspirer

Le tuk-tuk me dépose devant une ancienne maison coloniale jaune, dans une petite rue animée de Kampot, ville connue pour son poivre éponyme. Alors que j'approche, une voix m'interpelle : « Sophie ? ». C'est Leng, un ancien élève de Pour un Sourire d'Enfant qu'on m'a conseillé de rencontrer pour son histoire émouvante. Leng a une trentaine d'années, mais il porte sur son visage les traces d'un passé difficile. Il m'emmène un peu à l'écart pour pouvoir discuter, loin des bruits de la ville. Il est heureux de me parler de son parcours, « un moyen de donner de l'espoir à la jeune génération » me confie-t-il. 

Leng est pudique, mais l'émotion se lit sur son visage à mesure qu'il me raconte son histoire. « Quand j'étais petit, je devais aller travailler sur la décharge pour aider ma famille » se souvient-il. « A l'époque, on ne se rendait pas compte que c'était une situation terrible. Pour nous, c'était normal d'être là-bas, de travailler et de se nourrir des restes ». Difficile d'imaginer que pour des milliers d'enfants la seule perspective d'avenir était un terrain vague où s'entassaient des tonnes de déchets mal odorants. En plus d'être un lieu dangereux. « On avait peur là-bas ! Certains essayaient de nous racketter alors on s'enfuyait aussi vite que possible » se souvient Leng. 

Le trentenaire m'explique que malgré cette enfance que je peine à imaginer tant elle me semble insupportable, il se sentait heureux parfois. Un exemple de résilience qui questionne sur la notion de bonheur. 

Une rencontre qui change la vie

En 1998, Leng aperçoit deux étrangers sur la décharge : ce sont Christian et Marie-France des Pallières, les fondateurs de Pour un Sourire d’Enfant. D’abord effrayé par le couple, notamment en raison des histoires qu’on raconte sur les étrangers, Leng se laisse finalement amadouer grâce au chocolat proposé par ceux que tous surnomment Papy et Mamie. « J’ai pu me doucher, manger à ma faim et aller à l’école pour la toute première fois ! » dit-il avec un immense sourire, sûrement le même que celui qu’il a eu il y a 25 ans.

« Sans PSE, je serais sûrement encore en train de ramasser des déchets, ou je serais même peut-être devenu un gangster » explique-t-il. Et pourtant, il est aujourd’hui manager d’un hôtel à Kampot, en plus de son café ouvert il y a presque 6 mois, marié à son premier amour (rencontré à PSE !) et père de 4 beaux enfants que j’ai la chance de rencontrer aussi.

« Grâce à PSE, j’ai reçu une bonne éducation et j’ai pu étudier jusqu’à obtenir un master » explique Leng. Un parcours exemplaire !

Leng, en classe à PSE, avec ses camarades et son professeur

S'épanouir en paix avec son passé

Une question me vient à l'esprit face au succès de cet homme : est-ce difficile de parler de son passé lorsqu'on occupe un poste à responsabilité ? « Au contraire ! » s'exclame Leng. « Tous mes partenaires connaissent mon histoire, j'en suis fier. Certains ne me croient pas : comment imaginer qu'un directeur ait pu être un enfant qui ramassait des déchets ? Alors je montre des photos et je raconte encore et encore ».

A leurs enfants aussi, Leng et sa femme racontent. Ils les emmènent à PSE également pour leur montrer là où ils ont grandi et se sont rencontrés. 

Et aujourd'hui, Leng réfléchit à comment il pourrait agir en faveur de PSE et inspirer les jeunes. Affaire à suivre !

Leng en classe avec ses camarades et son professeur
Leng, jeune en train de tenir un trophée
Leng et sa femme lorsqu'ils étaient étudiants à PSE
Leng et sa femme aujourd'hui devant le café qu'ils ont ouvert à Kampot

Une réussite possible grâce au parrainage

Depuis le début de leurs actions au Cambodge, Christian et Marie-France des Pallières, les fondateurs de PSE, ont fait le choix de compter sur le parrainage pour assurer la pérennité des programmes de l'association. L'engagement que nous prenons auprès des enfants est fort : nous les menons de la misère à un métier !

La prise en charge globale que nous offrons aux enfants se fait sur la durée. Nous nous engageons jusqu'au bout et ne laissons aucun enfant au bord de la route. 

En savoir plus sur le parrainage