
Une enfance difficile
« Quand j'étais petit, ma vie était difficile : je cueillais des liserons d'eau et je ramassais les ordures dans la décharge et dans les rues. Je ne dormais que trois heures par jour, je ne pensais qu'à travailler en fait. » raconte Seladavid. « C'était très dur et dangereux, la décharge, à cause du bulldozer et de tout le verre cassé alors que je marchais pieds nus. Je n'ai aucun mot pour décrire et raconter la situation sur la décharge... » ajoute-t-il.
« Pour moi, c'était normal de travailler car je suis d'une famille pauvre mais je voulais quand même aller à l'école. Je voyais tous ces enfants qui étaient propres et qui pouvaient jouer. Je les voyais rire et sourire. J'espérais pouvoir aller à l'école un jour, comme les autres enfants » explique-t-il.
Atteindre ses objectifs
« En 2010, j'ai été volontaire pour les camps d'été. Je ne parlais pas français ni anglais donc je communiquais seulement par gestes et mimiques avec les volontaires européens. C'était vraiment difficile alors je me suis dit qu'il fallait que j'apprenne l'anglais. J'ai beaucoup lu et je notais tous les mots difficiles dans un carnet ; j'ai aussi beaucoup parlé avec les professeurs d'anglais. L'été d'après, j'arrivais à communiquer en anglais. Alors je me suis dit "et pourquoi pas le français ?". J'ai appris de la même manière : j'ai lu, écouté la radio, regardé la télé et participé à tous les événements francophones. En 2012, je pouvais comprendre et communiquer en français. J'étais très content de moi car j'ai vu des résultats à tous les efforts que j'ai faits. »
Seladavid passe donc le bac avec deux langues maitrisées en poche. Ses rêves d'avenir ? Etudier le français à l'université ou entrer à l'école des médias, lui qui est passionné de cinéma. C'est une simple erreur de chiffres qui va décider de son avenir. « J'ai obtenu une bourse pour aller à l'université mais j'ai quand même passé l'entretien avec Papy et Mamie pour l'école des médias. Papy m'a posé beaucoup de questions : "pourquoi tu aimes cette école", "que penses-tu du cinéma au Cambodge", etc... Il m'a ensuite demandé "Penses-tu que tu vas aimer cette école ?". Je voulais lui répondre "à 80%" mais je me suis trompé avec les chiffres et lui ai dit 40. Comme il savait que j'avais reçu une bourse pour l'université, il m'a encouragé dans cette voie. Quand j'ai réalisé que je m'étais trompé de chiffre, je me suis dit que ce n'était pas grave et que je pourrais toujours réessayer plus tard. En plus, j'étais content d'aller à l'université. »
Une réussite possible grâce au parrainage
Depuis le début de leurs actions au Cambodge, Christian et Marie-France des Pallières, les fondateurs de PSE, ont fait le choix de compter sur le parrainage pour assurer la pérennité des programmes de l'association. L'engagement que nous prenons auprès des enfants est fort : nous les menons de la misère à un métier !
La prise en charge globale que nous offrons aux enfants se fait sur la durée. Nous nous engageons jusqu'au bout et ne laissons aucun enfant au bord de la route.